Mon témoignage – Partie 3

Mon témoignage – Partie 3

III – LA DOULEUR / LA SOUFFRANCE

Arrive alors l’année fatidique 2003 (annus horribilis). J’ai passé une année 2003 particulièrement douloureuse. Ma copine attendait notre fils et moi j’ai travaillé les trois premiers mois de l’année ; mon CDD prend fin en mars 2003.

Mme Ess me propose de revenir chez elle. Le contrat suivant qu’elle me propose est moins bien rémunéré, je l’ai refusé par « orgueil ». J’avais pris la grosse tête alors que je n’étais pas en CDI. Je venais de commettre une grave erreur. Je suis resté sans emploi pendant près d’1 an.

Suite à ce refus bien poli et au début de mon chômage en 2003, ça allait car j’avais un peu d’argent. Je suis en quête d’une offre d’emploi qui est rémunérée au moins au niveau de mon CDD que je viens de quitter. Mon statut n’avait pas changé, j’avais toujours ma carte de séjour mention étudiant. Trois mois plus tard lorsque le compte s’est vidé, les problèmes ont commencé. Découvert bancaire, rejet de prélèvement, interdiction bancaire dû à rejet de chèque et tout le tralala (courrier des huissiers…) bref ! Je dois préciser au passage que je ne bénéficiais pas d’aide de l’état car je n’en avais pas droit à l’époque.

C’est le début de la période de stress. C’est un « petit » stress pas méchant qui vient et qui va. Nous sommes en mai – juin 2003.

Mon fils est venu au monde début juillet 2003 et j’étais toujours Sans emploi. Le stress se fait de plus en plus présent avec tous les questionnements qui vont avec et notamment, « comment je vais faire pour me sortir de cette situation de blocage ? ».  Je fais face aux inquiétudes légitimes de la vie, liées aux facteurs socio-économiques.

Nous étions à l’époque soutenus financièrement par la famille. Mais c’est une situation qui ne pouvait pas durer indéfiniment.

La « main invisible » me poussait calmement dans le désert.

De temps à autre je ressortais la lettre de Melle et je la relisais, j’essayais de lire ma bible mais cela m’était impossible. Je n’étais toujours pas prêt à accepter Jésus dans mon cœur.

[Processus du lâcher prise en cours, endurcissement du cœur, Jésus est à la porte et il frappe]

Le petit stress a muté et il s’est installé et montait crescendo, les inquiétudes commençaient à m’envahir totalement, impossible de me concentrer sur quoi que ce soit.  Je dors sans me reposer, je ressens une lourdeur qui commence à me peser sur les épaules. Le poids des responsabilités à assumer entre autres.

L’inquiétude ouvre la porte à la peur et inversement ! Car l’avenir à court moyen terme est sombre. Aucune éclaircie à l’horizon.

On passe un été caniculaire comme on en a rarement vu en France. Le petit subit aussi cette forte chaleur mais il est plutôt bien entouré donc tout va bien pour lui.

En octobre 2003, je passe un entretien chez Hôtel Ibis Roissy Charles de Gaulle (Group Accor). L’entretien se passe bien et je valide le test de contrôle des compétences. Quelques jours après l’entretien, je suis contacté par téléphone et on m’annonce que c’est moi qui décroche le poste. A ce stade deux émotions s’entrechoquent. Tout d’abord la fierté et la satisfaction d’avoir réussi cet entretien. Cela démontrait que j’avais des compétences qui étaient reconnu et j’ai pu les faire valoir. En même temps une émotion contraire remonte, la tristesse, car le moment était venu d’aborder le sujet qui fâche à savoir « l’autorisation de travail » ; le fameux sésame. J’annonce à mon potentiel employeur la mauvaise nouvelle. Ce dernier est surpris de cette dissimulation. On m’a opposé tellement de refus à cause de cette fameuse autorisation que j’ai volontairement omis d’en parler lors de cet entretien. L’objectif était de tester mes compétences. Etait-il possible de décrocher un emploi sur la base de mes compétences ?

Et ce qui devait arriver, arriva, j’ai été écarté du poste sous le prétexte que la procédure de régularisation était trop longue (environ trois mois d’attente avant d’avoir le document). Je vous laisse deviner dans quel état d’esprit j’étais à l’annonce de ce refus.

Cet épisode a été le facteur déclencheur de la mutation du stress en mal être profond.

Je suis complètement effondré, les insomnies commencent. La tristesse est quasi permanente et le fardeau commence à devenir de plus en plus lourd à porter.

La « vie suit son cours ». Le fiston est là, il est joyeux. Et nous aussi nous le sommes, en partie. La maman est bien mais moi, j’ai le sourire aux lèvres mais c’est la façade. Derrière le sourire, ce n’est pas terrible, c’est même la désolation.

Aucun entretien en vue toujours ce blocage de l’autorisation de travail.

2 mois plus tard, ma situation professionnelle était au statut quo ainsi que ma situation bancaire. Mais par contre ma situation morale était à dix milles lieux sous terre. J’étais en plein mal être « aigue ».

Début décembre 2003, nous avons organisé le baptême de notre fils. Une cérémonie à l’église suivie d’un petit cocktail à la maison. Il y avait la famille et les amis proche. Nous étions une petite vingtaine.

L’ambiance était assez sympathique. Je tenais le caméscope pour immortaliser l’évènement. Ça buvait, ça causait, ça rigolait, moi je riais jaune. Je buvais des cocktails pour échapper à mes préoccupations, en vain ! Impossible de m’extirper de cette lutte. Le combat est inégal ; j’avais besoin de renfort.  


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